Le retour de The Cure avec leur album Songs of a lost world après 16 ans d’absence !
C’était un album attendu par les fans et annoncé depuis plusieurs années. Il vient tout juste de sortir et les critiques sont dithyrambiques.
Mais vous me connaissez, je viens ajouter aussi quelques mesures ou commentaires sur ce flot de critiques positives et je vais aussi parler de l’effacement complet d’un de leur album qui est totalement retiré de leur discographie sur les plateformes de streaming. Mais d’autres titres en dehors de cet album ne sont plus disponibles et je vais vous expliquer également cela.
Le retour de The Cure sur la scène musicale après seize ans d'absence avec leur album Songs of a lost world, sorti le 1er novembre 2024, a suscité une attente considérable parmi les fans et critiques. Cet opus, le quatorzième de leur discographie, marque non seulement une renaissance pour le groupe, mais propose aussi un voyage introspectif à travers la mélancolie et la beauté sombre caractéristiques de leur son.
Songs of a Lost World" s'ouvre avec "Alone", un morceau qui a été largement salué pour sa capacité à capter l'essence de The Cure. Robert Smith, avec sa voix inchangée depuis les années 80, nous plonge dans une atmosphère de finitude dès le début, chantant "This is the end/Of every song we sing/Alone", une phrase qui résonne comme un thème récurrent à travers l'album.
Mais cette thématique de fin du monde n'est pas nouvelle pour The Cure et Robert Smith, déjà en 2004, leur album éponyme paru il y a 20 ans, avait déjà une chanson qui s’intitulait “the end of the world”
De longues intros, un peu trop même
La production de l'album est décrite par certains critiques comme offrant une expérience sonore qui rappelle l'ère de 'Desintegration'. Les critiques ont noté que l'album prend son temps, avec des chansons qui s'étirent souvent au-delà des quatre minutes.
Pour moi c’est même parfois un peu déstabilisant d’ailleurs, je vous explique pourquoi. Je suis quelqu’un qui a un minimum l’oreille musicale ou qui connait plutôt bien la structure, la construction d’un titre. Pour pas mal de titres de cet album, dont le dernier “Endsong”, vous êtes vraiment dans l’expectative. Vous attendez le début du titre après la longue intro, et personnellement, cela me rend même impatient. Ce titre devrait plus s’appeler “Endless song” ou même “Startless song” vu que le titre a une intro interminable. Peut être que le groupe voulait battre un record au Guinness des records. C’est vraiment mon point un peu négatif sur cet album, c’est que l’on a parfois l’impression que c’est un peu trop poussé. Je suis content que des artistes fassent de l’exploration musicale, qu’ils s'opposent au formatage actuel des titres qui doivent désormais tous faire entre 2’30 ou 3 minutes maximum pour le streaming ou les radios, mais une intro de 6’30 assez répétitive et qui n'apporte finalement rien de plus dans l’idée de l’intro du titre ou dans l’intention et le rendu de celui-ci, me rend finalement un peu impatient, c’est vraiment destabilisant.
The Cure reste un groupe connu pour des titres courts et efficaces justement. “Boys don’t cry”, “Close to me”, “Inbetween days” ou “Friday I'm in love”(rendu populaire grâce à la série Glee) sont tous des titres dont le format et la structure étaient très efficaces et qui ne dépassaient les 3 ou 4 minutes maximum.
Je comprends bien le point de Robert Smith qui a signé tous les titres de cet album, de dire au monde entier qu’il n’a plus rien à prouver et qu’il fasse ce qu’il veuille également, mais c’est un peu too much selon moi de procéder ainsi sur un album studio surtout à ce niveau-là.
Sur cet album les rythmiques, les batteries, sont vraiment très en avant, cela donne une certaine intensité aux titres. Le meilleur exemple est par exemple “A fragile thing” titre très réussi, d’un format et construction plus resserrés et qui commence presque sur une dimension Hip-Hop dans l’intro, mais dès que les batteries commencent, on penserait même que c’est un nouveau titre signé Placebo, mais dès que la voix de Robert Smith apparaît, on sait directement où l’on se dirige. C’est une évidence qu’il ait été choisi comme second single publié il y a 3 semaines. Cela restera un des titres forts de l’album tout comme “Warsong”, “All I ever am” ou“I can never say goodbye”.
Pour moi “Warsong” sonne très indus à la Nine Inch Nails, les guitares de l’intro sont très présentes, et contrairement à “Alone” ou “Endsong”, je trouve qu’à l’inverse des autres tires, c’est dans l’intro que tout se passe presque au niveau musical, avec ces rythmiques avec un peu de traitement et d’effets, et ces guitares saturées, dès que Smith chante, le tout perd en intensité et va decrescendo. Vraiment un titre intéressant sur le point de la construction qui emmène l’auditeur là où il ne s’attendait pas forcément et c’est justement le but.
"I Can never say goodbye"
Avec cet album, The Cure offre aussi une balade poignante avec "I can never say goodbye". Ce morceau, qui se détache par sa mélodie envoûtante et sa profondeur émotionnelle, a été révélé par Robert Smith lors d'une interview avec Rolling Stone comme étant inspiré par la perte de proches et la difficulté d'accepter la fin. "C'est une chanson sur la douleur de l'absence qui reste", a-t-il confié, évoquant comment cette chanson est devenue une façon de traiter avec les adieux jamais prononcés et les souvenirs persistants.
Le titre trouve ses racines dans les expériences personnelles de Smith, mélangées à l'essence même de la musique de The Cure - une exploration de la mélancolie, de la beauté dans la tristesse, et de l'introspection. Lors de l'écriture, Smith a puisé dans sa propre incapacité à dire adieu, un sentiment universel que beaucoup peuvent ressentir mais peu expriment avec une telle justesse.
"I Can never say goodbye" a rapidement été acclamée comme l'une des pièces maîtresses de l'album. Les critiques ont souligné la capacité de Smith à capturer une émotion aussi complexe que le deuil, tout en livrant une mélodie qui, malgré son thème sombre, offre une forme de réconfort. Voici le refrain qui est explicite sur la douleur de la perte notamment du frère de Robert Smith :
“Something wicked this way comes
From out the cruel and treacherous night
Something wicked this way comes
To steal away my brother's life
Something wicked this way comes”
Pitchfork a décrit la chanson comme "une méditation sur l'adieu, où la mélodie offre un contraste frappant avec les paroles déchirantes, créant une tension émotive qui est la signature de The Cure."
Mojo a salué la chanson pour son "intensité émotionnelle", notant que "la voix de Robert Smith, toujours si unique, porte la douleur avec une élégance qui est à la fois belle et tragique."
Les Inrockuptibles ont écrit : "Avec 'I can never say goodbye', The Cure continue de sonder les profondeurs de l'âme humaine, proposant une ballade qui résonne avec quiconque a aimé et perdu."
Ce sera probablement le prochain extrait de cet album Songs of the lost world selon moi, vraiment un titre soigné et sur lequel il n’y a rien à redire et qui fait partie de mes préférés de l’album.
Album et titre effacés des plateformes de streaming
Petite parenthèse qui concerne la discographie du groupe mais aussi les plateformes de streaming, je me suis donc plongé dans la discographie du groupe et surtout, ayant acheté certains albums du groupe, j’ai été plus que surpris, mais pas étonné de voir que certaines époques discographiques ont été effacées sur les plateformes de streaming.
Par exemple, l’album de 1996 Wild mood things, album qui est passé un peu inaperçu et qui marquait un peu le passage des albums à gros hits à des albums plus exploratoires et qui passeront moins en radios, et bien cet album est littéralement effacé des plateformes de streaming comme Spotify ou Deezeer. Ayant acheté l’album à l’époque, mais ne l’ayant plus physiquement avec moi, je voulais le réécouter ou me replonger dans son ambiance, c’est impossible en streaming car seuls les singles sont encore disponibles via les compilations du groupe. L’album au complet ne l’est plus. J’imagine que le groupe et son label Fiction ont préféré l’effacer car il représentait peut-être une tâche dans la discographie du groupe, surtout juste après avoir placé autant de tubes. C'est pour moi toujours un des gros irritant et danger avec le streaming, on vous propose et vous montre ce que l’on veut vous montrer !
Mais avec The cure, ce n'est pas la première fois que des chansons disparaissent de leur discographie ou ne sont plus disponibles, en effet le titre "Killing an Arab" de The Cure n'est pas disponible sur des plateformes comme Spotify ou Deezer ni même Youtube, principalement en raison des controverses liées à son titre et à sa thématique. Le titre de la chanson, même s'il est basé sur le roman "L'Étranger" d'Albert Camus et qu’il dénonce justement l’acte fait par le personnage Meursault, “c’est-à-dire que l’humanité est rendue à l’Arabe, parce qu’il est vu comme un homme et parce que le meurtre commis par Meursault est condamné à la fin de la chanson, comme l’explique Jorge Calderon, et n'a pas d'intention raciste, a été mal interprété par certains publics, entraînant des accusations de racisme ou de promotion de la violence contre les Arabes. Cette sensibilité a conduit à des retraits volontaires ou à des restrictions par les plateformes de streaming pour éviter des controverses ou des malentendus. Depuis sa sortie en 1978, la chanson a été sujette à des controverses, notamment lors de la guerre du Golfe et après les attentats du 11 septembre, où elle a été interprétée par certains comme ayant des connotations anti-arabes. Robert Smith, le chanteur et parolier de The Cure, a exprimé des regrets concernant le titre de la chanson, mentionnant que si c'était à refaire, il changerait le titre pour éviter les malentendus. Bien que cela ne signifie pas explicitement que l'absence de la chanson sur les plateformes soit directement due à sa volonté, l'artiste a souvent adapté les paroles en concert pour éviter les controverses. Reste que de nombreux fans du groupe sont très mécontents de cette absence sur les plateformes de streaming et le font savoir régulièrement.
Songs of a Lost World" est bien accueilli et célébré non seulement pour son retour aux racines sombres et majestueuses du groupe, mais aussi pour son exploration profonde des thèmes de la perte et de la mortalité. Pour ceux qui craignent que ce soit le dernier chapitre de l'histoire de The Cure, l'album offre une fermeture majestueuse, mais aussi une réflexion sur la continuité et le changement inévitable. Mais Robert Smith a déjà déclaré qu’il mettait la touche finale à deux autres albums qui devraient sortir dans les prochaines années, donc ce ne semble pas être le dernier album du groupe, même si la thématique ou certaines chansons pouvaient laisser penser l'inverse.