Lou Pearlman, créateur et manager des Backstreet Boys ou NSYNC : Personnage sulfureux capable de séduire pour commettre l’une des plus grandes fraudes de l’histoire des Etats-unis
Lou Pearlman est un nom indissociable des années 90 et du début des années 2000, notamment grâce à la création de groupes emblématiques comme les Backstreet Boys et NSYNC.
Mais derrière la façade de l'entrepreneur musical, se cachait l'un des plus grands escrocs financiers de l'histoire américaine. Voici comment Lou Pearlman a orchestré une symphonie de fraudes qui a captivé le monde musical et financier tout cela mis en lumière par le documentaire Netflix “Dirty Pop”.
L’Ascension de Lou Pearlman
Lou Pearlman a commencé sa carrière dans l’industrie de l’aviation avant de se tourner vers la musique. Cousin d’Art Garfunkel, il a toujours rêvé de faire partie de l’industrie musicale. Inspiré par le succès des New Kids on the Block, Pearlman a vu le potentiel commercial des boys bands et a décidé de créer ses propres groupes. En 1993, il a fondé les Backstreet Boys, qui ont rapidement conquis le monde avec leurs hits et leurs chorégraphies impeccables. Inspiré par ce succès, Pearlman a ensuite formé NSYNC, suivant une trajectoire similaire pour les propulser au sommet des charts. On peut même établir sans aucun doute, que la découverte et le succès de Britney Spears ou Justin Timberlake sont liés à Lou Pearlman, ainsi que la carrière de producteur et d’auteur-compositeur de Max Martin. Avant de devenir une superstar mondiale, Britney Spears a brièvement fait partie du groupe de filles Innosense, créé par Pearlman. Quant à Max Martin, il est un producteur et auteur-compositeur suédois qui a collaboré avec Pearlman pour produire des hits pour les Backstreet Boys et *NSYNC et Britney Spears, donc à l’époque, leurs destins étaient profondément liés.
La Fraude et le Système de Ponzi
Malgré ses talents indéniables pour repérer et promouvoir des talents, Lou Pearlman menait une double vie. Il utilisait les boy bands pour attirer des investisseurs dans ce qui s’est révélé être l’un des plus grands systèmes de Ponzi de l’histoire des États-Unis. Selon Michael Johnson, membre du groupe Natural et protégé de Pearlman, "Il pouvait faire croire que quelque chose était un succès alors que ce n’était pas le cas, vous faisant croire que si vous ne participiez pas à son prochain projet, vous seriez le plus grand idiot de la planète".
Pearlman a réussi à maintenir son influence grâce à une personnalité persuasive et à des promesses de succès rapide et de richesse. Il vivait dans le luxe à Orlando, en Floride, et offrait à ses groupes des traitements de faveur, comme des jets privés et des dîners avec des leaders mondiaux. Cependant, tout cela était financé par de l’argent volé, ce qui lui permettait de mettre des ressources derrière ces groupes que d’autres labels n’auraient jamais pu se permettre.
La Chute de Lou Pearlman
La vérité a fini par éclater lorsque les membres de NSYNC ont découvert que Pearlman s’était autoproclamé le sixième membre du groupe, empochant ainsi une part importante de leurs revenus. En 1999, NSYNC a poursuivi Pearlman pour fraude et fausses représentations, marquant le début de la fin pour le magnat de la musique.
Lors de son procès, il avait demandé pardon aux multiples victimes de sa fraude gigantesque et déclarait : «Pendant ces neuf mois qui ont suivi mon arrestation, j'ai pris conscience du mal qui a été fait. Je suis vraiment désolé et je m'excuse pour ce qui s'est passé», avait-il dit. Il avait été condamné pour ces faits en 2008 à 25 ans de prison.
Le documentaire “Dirty Pop” explore en profondeur cette histoire, avec des témoignages de membres des groupes qu’il a créés, d’anciens amis, de journalistes et d’avocats. Il révèle comment Pearlman a utilisé les performances des boy bands pour séduire les investisseurs et les entraîner dans son système de Ponzi.
La série, produite par TIME Studios, se compose de trois épisodes et présente des témoignages d’anciens employés de Pearlman et des membres des boys bands qu’il a encadrés. Elle montre comment Pearlman utilisait son charisme pour attirer des investisseurs et les escroquer. Malgré son talent pour découvrir des artistes, ses affaires étaient basées sur la fraude.
Lou Pearlman restera dans les mémoires comme un visionnaire qui a changé le paysage de la musique pop, mais aussi comme un escroc dont les actions ont eu des conséquences dévastatrices pour de nombreuses personnes. “Dirty Pop” offre un regard fascinant et troublant sur la montée et la chute de cet homme complexe, rappelant que derrière les paillettes et le glamour, se cachent parfois des vérités bien plus sombres. Lou Pearlman a eu un impact majeur sur la pop des années 90 et 2000 en révolutionnant le concept des boys bands. En créant les Backstreet Boys en 1993 et *NSYNC en 1995, il a établi une formule gagnante basée sur une formation rigoureuse, des performances chorégraphiées et un marketing stratégique. Ces groupes sont rapidement devenus des phénomènes mondiaux, influençant la culture pop et ouvrant la voie à d’autres artistes.