“The forest is the path”, un nouvel album réussi de Snow-Patrol qui se classe directement 1er en Angleterre
C’est leur premier numéro 1 au classement albums anglais depuis 18 ans.
Dans le monde de la musique, certains groupes parviennent à capturer l'essence de leurs émotions et à les transformer en mélodies qui résonnent à travers les décennies. Snow Patrol est l'un de ces groupes, ayant navigué à travers les turbulences de l'industrie musicale pour atteindre des sommets de succès et de reconnaissance. Avec la sortie de leur dernier album, "The forest is the path", qui a conquis le sommet des charts anglais cette semaine, Snow Patrol a non seulement ravivé son flambeau mais l'a fait briller plus fort que jamais. Snow Patrol est un groupe qui ramène beaucoup de souvenirs pour moi. Je me souviens parfaitement de l’arrivée de leur troisième album chez Universal Music qui était très prometteur et qui l’a été car c’est avec cet album que tout a vraiment démarré pour eux. C’était une période où il y avait presque en même temps la sortie de Keane et leur album “Hopes and Fear”, The Rasmus et leur tube “In the Shadow” et d’autres groupes aussi dans d’autres labels comme Saybia dont les mélodies étaient là aussi très bien ciselées.
Formé en 1994 sous le nom de Shrug, puis rapidement renommé Polarbear avant de devenir définitivement Snow Patrol, le groupe a été initié par Gary Lightbody, Michael Morrison, et Mark McClelland, tous trois étudiants à l'Université de Dundee en Écosse. Après quelques changements de line-up et de nom, le groupe a donc connu une percée significative avec l'album "Final Straw" en 2003, qui a posé les fondations de leur succès futur. Le single "Run" a été un coup de tonnerre dans le ciel musical britannique, propulsant Snow Patrol sur la scène internationale.
Leur album suivant, "Eyes Open" en 2006, a marqué un tournant avec la sortie de "Chasing Cars", une chanson qui est devenue non seulement un hymne pour beaucoup mais aussi la chanson la plus jouée du 21ème siècle sur la radio britannique. Cette ballade a transcendé les limites musicales, se retrouvant dans les séries télévisées et les playlist de mariage à travers le monde. "A Hundred Million Suns" a suivi, avec des singles comme "Take Back the City" qui ont continué à cimenter leur place dans le cœur des auditeurs.
Le 13 septembre 2024, Snow Patrol a publié "The Forest Is The Path", un album qui a immédiatement capturé l'attention et l'affection du public. Cet album, leur premier en six ans, a été décrit comme une exploration vulnérable et lyrique, reflétant un retour aux sources tout en embrassant de nouvelles directions musicales. La presse l'a salué pour sa fraîcheur et sa profondeur, notant une maturité dans la composition et une production soignée par Fraser T. Smith, connu pour son travail avec des artistes comme Stormzy et Adele. Un autre contributeur de premier choix pour les textes et les musiques, c‘est Johnny McDaid qui a rejoint le groupe en 2011 et qui est vraiment un faiseur de hits, notamment pour le compte d’Ed Sheeran.
La critique a été unanime dans sa louange pour "The Forest Is The Path". Les critiques musicaux ont souligné la capacité du groupe à se réinventer tout en restant fidèle à leur identité. Le public, de son côté, a montré un soutien massif, propulsant l'album au sommet des charts anglais dès sa sortie, une première pour le groupe depuis 2006.
Irish Independent : Le critique souligne que l’album est intime et introspectif, avec des chansons qui semblent très personnelles à Gary Lightbody. Cependant, il note que les arrangements peuvent parfois être trop imposants pour des chansons aussi délicates.
Renowned For Sound : Cette critique décrit l’album comme un retour en force pour Snow Patrol, avec une énergie renouvelée et une production magnifique. L’album est considéré comme reconnaissable mais suffisamment frais pour marquer une nouvelle direction pour le groupe.
Cryptic Rock : L’album est décrit comme ayant une ambiance sous-jacente de regrets, mais aussi d’acceptation et de progression. Chaque morceau ramène le groupe au centre de l’attention.
Passage en revue de certains titres :
“The beginning” : Commence doucement pour atteindre un refrain puissant, rappelant les ballades de Jeff Buckley. La chanson parle de pardon et de vulnérabilité.
“These lies” : Une ballade au piano très émotive où Gary Lightbody confesse des vérités difficiles. La performance vocale est l’une des plus marquantes de l’album. Pour moi, c’est vraiment le titre le plus marquant dès les premières écoutes. Les paroles sont d’une extrême sensibilité apparente. L’enregistrement a été parfaitement bien maîtrisé et on ressent parfaitement le souffle, l’émotion, dans la voix de Gary Lightbody, c’est vraiment un superbe morceau de l’album. Simple piano voix, mais là encore, la voix est utilisée comme un instrument à part entière, très belle réalisation et titre qui n’a aucunement besoin de quoi que ce soit de plus pour en faire probablement un classique dans les prochains mois pour le groupe.
“The sound of your voice” : Mentionnée comme l’une des performances vocales les plus frappantes de Lightbody.
“Hold me in the fire” et “Years that fall” : Des morceaux rock directs avec des lignes de guitare accrocheuses et des synthés scintillants.
“Never really tire” : Une chanson lente et grandiose avec une progression d’accords menaçante. Ce titre a une montée en puissance progressive, c’est digne d’un film policier, c’est vraiment bien fait et là encore la voix de Gary Lightbody joue un rôle primordial dans l'intensité de ce titre.
“What if nothing breaks?” : Une ballade sombre avec des synthés, ajoutant une profondeur émotionnelle à l’album. On peut remarquer aussi une petite distorsion de la voix de Gary Lightbody type autotune, peut être pour donner une touche de modernité au titre, mais ce n’était pas forcément nécessaire.
Ce nouvel album de Snow Patrol prouve qu’il y a encore des groupes qui peuvent continuer à faire leur musique comme d’habitude, sans faire des titres de deux minutes ou utiliser la technologie à outrance. C’est un bel album du groupe, il est numéro en Angleterre, mais je ne sais pas si ce sera un album qui va beaucoup passer en radio du fait justement de la construction des titres et de leur longueur. Je pense que les fans du groupe ou ceux qui les suivent en ont pour leur argent. Ce qu’il faut reconnaître au groupe, c’est qu’ils n’ont pas fait comme Coldplay par exemple, et qu’ils restent dans leur thématique, leur registre, leur son et c’est à signaler. C’est un album sans déceptions, mais il faut plusieurs écoutes, comme souvent, pour s’approprier les titres au fil des écoutes. C’est rassurant que des groupes comme Snow Patrol puissent encore produire les titres qu’ils veulent et que le public soit en attente encore de tels albums qui ne seront pas forcément tout en haut des classements de titres car c’est plus une écoute à l’ancienne, par l’album au complet, que juste un titre ou deux comme, c’est le cas de plus en plus avec le streaming.
La voix si reconnaissable de Gary Lightbody est véritablement la carte d’identité du groupe, et je dois dire qu’elle est une fois de plus bien mise en valeur, mais surtout un soin particulier a été apporté à son enregistrement en studio pour qu’elle ressorte parfaitement bien et garde toujours la même émotion et spontanéité. C’est donc un album très agréable à écouter, précis et produit comme il faut pour ne pas dénaturer le rendu global. Le groupe a une fois de plus visé juste. Les textes sont touchants de sincérité et de fragilisé et se mêlent parfaitement avec la voix de Gary Lightbody. On n’en attendait rien de moins d’un groupe qui continue son parcours sans trop d’accrocs pour le moment.